La maison et musée du pain d'épices Lips à Gertwiller (Alsace)
Mais d'où vient le pain d'épices ?
Pline l’ancien rapporte que les romains connaissaient le “panis mellitus”, un pain frit arrosé de miel, cependant ce n’étaient que des précurseurs du pain d’épices actuel.
Le pain d’épice tel que nous le connaissons aujourd’hui aurait pour origine le Mi-Kong, littéralement pain de miel en chinois, déjà consommé au Xème siècle et fait à partir de farine de froment, de miel et quelquefois relevé de plantes aromatiques. Des textes du XIIIème siècle citent le Mi-Kong comme faisant partie des rations de guerre des cavaliers de Gengis Khan qui le répandirent chez les arabes.
C’est au moyen-âge, lors des croisades, que les occidentaux en firent connaissance en terre sainte et en rapportèrent la recette ainsi que les épices.
Une première mention du “Lebkuchen”, pain d’épices en allemand, est faite à Ulm en 1296 puis il se répand dans les monastères du Saint-Empire romain-germanique : Munich où un”Lebzelter” (pain d’épicier) paye une taxe en 1370, à Nuremberg il est mentionné en 1395, Aachen, Bâle, Augsbourg…
Un texte de 1453 rapporte que le pain d’épices était sur les tables des moines cisterciens de Marienthal (Alsace) à l’occasion des fêtes de Noël.
Au XVIIème siècle, le pain d’épices de Reims où officient une vingtaine de maîtres “pains d’épiciers” est le plus réputé du royaume, le bailli de l’archevêque leur octroie des statuts de corporation en 1571, reconnus officiellement en 1596 par Henri IV.
A la renaissance, les “Lebküchler” (pain d’épiciers) étaient si nombreux en Alsace qu’ils avaient leurs propre corporation dont l’emblème représentait un ours en bretzel tel celui qui se trouve actuellement au dessus de la porte d’entrée de notre atelier de fabrication.
En 1643 les statuts des corporations d’Alsace interdisent le cumul des métiers de boulanger et de pain d’épicier.
Première mention à Dijon en 1711, Bonaventure Pellerin, vendeur de pain d’épices et cabaretier y est inscrit au registre des tailles.
En 1725, le pain d’épicier Nicolas Stohrer, qui fît son apprentissage dans les cuisines du roi Stanislas de Pologne à Wissembourg, devient le pâtissier favori de Marie Leszczynskaia, future reine de France qu’il suivra à Versailles.
La première mention d’un “Lebküchler” à Gertwiller cite Andréas Schmidt, né en 1727 et établi rue de l’eau, dont les parents étaient déjà eux-même fabricants de pains d’épices et aubergistes à Mittelbergheim.
Plusieurs moules alsaciens en bois fruitiers des XVème et XVIème siècles finement sculptés de magnifiques scènes ont étés conservés et témoignent du luxe entourant cette denrée à cette époque en raison de la rareté et du prix des épices.
Depuis le XVIIIème siècle, la renommée du pain d’épices de Gertwiller s’est développée à tel point que vers 1900 il y avait 8 ou 9 fabricants dans ce petit village de 800 âmes situé au pied du Mont Sainte Odile, entre Barr et Obernai et à mi-chemin de Colmar et Strasbourg.
C’est son implantation historique et sa renommé qui ont conduit la commune de Gertwiller à l’obtention du titre de capitale du pain d’épices.
L'entreprise Pains d'épices Lips regroupe le musée du pain d'épices et de l'art populaire alsacien, un atelier de fabrication artisanale de pain d'épices ainsi qu'un magasin de vente.
Vous trouverez -ici- l'histoire du pain d'épices Lips et comment Gertwiller est devenue la capitale du pain d'épices.
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